Vous êtes... l’ectomorphe calibistrix
I.
Vous êtes
l’arabe de Dahmane, qui me garde avec le cul nu,
la putain musulmane; et la femme africaine
la putain musulmane; et la femme africaine
de Xhosa, qui a son fils sur le dos, que me regarde de
son ottusité,
pliée et pleine, résineuse, réajustée à elle, à son salissement,
et je sais qu sous sa jupe sa lourdeur d’esprit,sa fragrance
pliée et pleine, résineuse, réajustée à elle, à son salissement,
et je sais qu sous sa jupe sa lourdeur d’esprit,sa fragrance
coule autant que elle a mouillé le détroit du cul;
vous êtes la négresse belle et blasphématoire de
Paramaribo
et sa fille, avec ses volumes et sa couleur, son dos,
sa tanière de con fractionnaire, de femme,
elle aussi, dans la négligence du moment, avec le cœur
stupéfait et la peau étourdie d’une transpiration froide,
glacialle; vous êtes Eréndira Moulastro laquelle a été
vue marcher vers midi, “levanti schiroko” sans vent,
en direction de Al Munastir et Susah, et peut-être elle
pesait 42 kilogrammes comme le personnage de Garcia
Marquez
et que est un dolicomorphe, un type concave
ectorectiligne
que pour le cul de moulet elle voudrait, seulement pour
la
regarder par comment elle foudroye en un seul instant
le lieu de notre Bonheur, méridien qui coupe la lueur
sauvage que va provenir de Nord-Ouest,
de la route pour Tabarque, son pesant d’or,pensez donc
si un peu plus de 300 pesos.
II.
Vous êtes tout ce con que elles sont,
con fractionnaire, mais vous êtes le con blond,
le con du vent blond et juif, l’ectomorphe calibistrix
qui habite Tunis, le con français en bleu-jeans
que j’ai touché ce matin au-delà de l’arc de Bab el
Bahari
plusieurs fois je l’ai croisée et maintes fois
je, pour les ruelles de la Medine avec les ateliers des
artisans, les étalages et les charretins chargés de
merchandises,
avec la foule qui se presse et bouscule de côté et
d’autre, les coups
des chaudronniers et les cris des mercantis,
j’ai touché Aurélia Steiner;
ou au Fordouk el-Ghalla, le marché du poisson et des
légumes, entre mélodies arabes et vendeuses de petites
noisettes et amandes, et femmes berbères, j’ai
caressé le dos d’Aurélia Steiner;
ou a été au suq du cuivre où je l’ai embrassé
à la taille derrière et j’ai joui sur le détroit de cet
animal blond,
brisé immensément plus tendre de la lumière,
et de son allure de pouliche.
è AURÉLIA DIDOU ROCHER
Aurélia Steiner de Tunis
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2006